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jeudi 8 novembre 2012

Quelles sont les approches théoriques de l’échange international?

Les développements théoriques relatifs à l’échange international qui seront présentés dans ce cadre se basent sur deux hypothèses : la concurrence est supposée parfaite et les biens produits sont homogènes. Ces deux hypothèses sont dans la réalité très restrictives au moins pour les deux raisons suivantes : d’abord, certains biens sont produits par un nombre réduit de firmes. A titre d’exemple, les automobiles sont fabriquées par un nombre limité de grands constructeurs. Dans ces conditions, la concurrence ne peut être considérées comme parfaite vu le nombre réduit d’offreurs. Ensuite, s’agissant des biens produits, la condition de l’homogénéité est de plus en plus dépassée car, pour répondre à des besoins spécifiques de la demande, les producteurs s’adaptent en offrant des biens différenciés. L’exemple de l’automobile cité précédemment en est un bon exemple.
Cette brève introduction sur les fondements théoriques de l’échange international nous amène ainsi à distinguer ce que l’on appelle la théorie orthodoxe des nouvelles théories du commerce international. En s’inscrivant dans le cadre de la concurrence parfaite avec biens homogènes, c’est l’orthodoxie classique qui sera privilégiée dans cette présentation.
 Coûts absolus et coûts comparatifs
A/ L’avantage absolu ou coûts absolus
Derrière la notion d’avantage absolu avancée par A.Smith, il y a une notion fondamentale qui se dégage, celle de l’efficacité dans la production comme déterminant de la spécialisation et des échanges. Pour Smith, « quand un pays est plus efficace dans la fabrication d’un produit X relativement à son partenaire commercial, alors que ce même pays est moins efficace dans la fabrication d’un produit Y (toujours relativement à son partenaire commercial), chaque pays est alors considéré comme disposant d’un avantage absolu pour L’un des produits. Par conséquent, chaque pays doit se spécialiser dans la production du bien où il a un tel avantage ».
L’efficacité sous entend ici le coût de production. Dans l’optique classique de la valeur travail, le coût de production d’un bien correspond à la quantité de travail nécessaire à sa production.
Exemple : Supposons que pour produire une tonne d’oranges, un pays 1 utilise 40 travailleurs alors que la même tonne d’oranges nécessite 50 travailleurs dans le pays 2, on dira alors que le pays 1 dispose d’un avantage absolu dans la production d’oranges. Il se spécialise donc dans les oranges.
L’exemple qui précède permet d’illustrer la notion d’avantage absolu en raisonnant sur un seul bien. Or, compte tenu des postulats de Smith, le raisonnement doit porter sur deux biens. En introduisant les dotations en facteur travail des pays partenaires commerciaux les conditions analytiques de l’avantage absolu peuvent être définies de deux manières :
Notations
L1 et L2 les dotations en facteur travail respectivement du pays 1 et du pays 2.
aX1 et aY1 les besoins en travail par unité produite respectivement pour le bien X et pour le bien Y dans le pays 1
aX2 et aY2 les besoins en travail par unité produite respectivement pour le bien X et pour le bien Y dans le pays 2.
X1, X2, Y1, Y2 les quantités de biens X et Y produites respectivement par le pays 1 et le pays 2
L’avantage absolu est déterminé sur la base d’une comparaison bien par bien selon les deux optiques suivantes :
Première optique:Comparaison entre pays des besoins unitaires en main d’oeuvre bien par bien :
. Bien X : aX1 et aX2
Bien Y : aY1 et aY2
Si aX1 < aX2 et aY1 > aY2 ; alors on dira que le pays 1 a un avantage absolu dans la production du bien X et le pays 2 a un avantage absolu dans la production du bien Y.
Deuxième optique:
 Comparaison entre pays du rapport inputs – outputs bien par bien.
     Comparer    L1/X1      et    L2/X2
    Comparer    L1/Y1      et    L2/Y2
Si     L1/X1     <     L2/X2      et     L1/Y1    >      L2/Y2  alors on dira que le pays 1 a un avantage absolu dans la production du bien X et le pays 2 a un avantage absolu dans la production du bien Y.
La notion d’avantage absolu impliquant la spécialisation des pays, on en déduit ainsi une forme de division internationale du travail. L’échange qui aura lieu est tel que le pays 1 exportera le bien X et le pays 2 le bien Y.
B/ Avantages comparatif ou couts comparatifs
La théorie de l’échange international est essentiellement l’oeuvre de David Ricardo (1817). L’apport essentiel de cette théorie consiste à considérer que la technologie de production constitue une variable déterminante de l’échange international. En effet, le différentiel de coûts comparatifs de production, condition nécessaire à l’échange international, reflète en réalité une différence dans les techniques de production.
Définituions et notations:
Le coût comparatif est représenté par le rapport des coûts absolus de deux biens dans un pays donné. En reprenant les notations précédentes, on a :
 ax1/ ay1      le coût comparatif des deux biens X et Y dans le pays 1.
,ax2/ ay2   le coût comparatif des deux biens X et Y dans le pays 2.
De la comparaison des coûts comparatifs découlera la spécialisation des pays. En effet, si :ax1/ ay1                       ax2/ ay2     (1)            
alors on dira que le pays 1 dispose d’un avantage comparatif dans la production du bien X et que le pays 2 dispose d’un avantage comparatif dans la production du bien Y. Le pays 1 se spécialise donc dans le bien X, le pays 2 dans le bien Y et l’échange international de biens sera tel que le pays 1 exporte le bien X et le pays 2 exporte le bien Y
Le raisonnement sur les coûts comparatifs implique également un raisonnement en terme de différences de productivité entre les pays et les secteurs de production. En effet, si on raisonne sur les coûts relatifs bien par bien (ou secteur par secteur) et pour les 2 pays 1 et 2 conformément à l’exemple suivant, on a :
Exemple  :ax1/ ax2   =  2/3   ;     ay1  / ay2    = 4/5  lorsque le pays 2 utilise une unité de main d’oeuvre pour produire une unité de bien X, la même unité de bien X peut être produite dans le pays 1 en utilisant seulement 0.66 unité de main d’œuvre. En revanche, si le pays 2 utilise une unité de main d’oeuvre pour produire une unité de bien Y, la même unité de bien Y est produite dans le pays 1 par 0.8 unité de main d’œuvre. Ainsi, on voit bien que le pays 1 a une meilleure productivité de la main d’œuvre dans le secteur du bien X par comparaison avec le secteur du bien Y. Le pays 1 doit donc allouer toute la main d’oeuvre disponible au secteur du bien X. En inversant les rapports, on peut déduire que le pays 2 a intérêt à allouer toute la main d’œuvre dont il dispose au secteur du bien Y.
Partant de cet exemple, la spécialisation internationale des pays commande que chaque pays alloue le facteur travail dans le secteur qui présente la meilleure productivité du travail. La condition (1) énoncée précédemment est une condition nécessaire à l’échange international. La condition suffisante pour que cet échange ait lieu est donnée par la condition (2) suivante : Px1/ py1 < Pxw/ pyw< Px2/ py2  (2) avec :
Px1 le prix du bien X dans le pays 1
Py1 le prix du bien Y dans le pays 1
Px2 le prix du bien X dans le pays 2
Py2 le prix du bien Y dans le pays 2
Pxw le prix mondial du bien X
Pyw le prix mondial du bien Y
Puisque aX1 représente le coût unitaire du bien X dans le pays 1, ay1 le coût unitaire du bien Y dans le même pays et sachant que l’équilibre de concurrence parfaite à long terme implique l’égalisation du prix au coût moyen (coût unitaire), on a donc :
Px1 = aX1
Py1 = ay1
Pour les mêmes raisons, on peut écrire :
Px2 = aX2
Py2 = ay2
A noter que le rapport des prix des biens (prix relatif) correspond aux coûts comparatifs. Par ailleurs, la condition 2 signifie que l’échange international de biens entre le pays 1 et le pays 2 est possible car sur le marché mondial, le pays 1 peut vendre le bien X à un prix plus élevé et inversement pour le pays 2 si on inverse le rapport des prix relatifs.
L’illustration graphique des conditions de l’échange international peut être réalisée compte tenu des données précédentes.
Pays 1
La quantité maximale de bien X que le pays 1 peut produire est : X1 = X1 = L1 / ax1
La quantité maximale de bien Y que le pays 1 peut produire est : Y1 = Y= L1 / ay1            
   Y1 / X1   =  ax1/ ay1          Y1   = ax1/ ay1.X1  (offre relative dans le pays 1)
 La même démarche pour le pays2 conduit à :
Y2 =   ax2/ ay2.X2(offre dans le pays 2)
En tenant compte de la condition (1) et sachant qu’au niveau mondial, on peut écrire :
Yw =   Yw   =PxW/ PyW.XW(offre relative mondiale)
On peut alors déterminer graphiquement une autre condition de l’échange international en raisonnant sur les courbes d’offre relative :
tangα < tang γ < tang β (3)
Les conditions de l’échange ayant été définies analytiquement, il reste à présent à mettre en évidence l’intérêt de la spécialisation et de l’échange international
L’intérêt de la spécialisation et de l’échange international réside dans le fait que les consommateurs de chaque pays peuvent consommer des quantités plus importantes relativement à la situation d’autarcie caractérisée par l’absence d’échange de biens entre les pays. Il est possible de démontrer cela en raisonnant sur la frontière des possibilités de production (FPP) et de consommation (FPC) de chaque pays.
L’écriture de la FPP de chaque pays se présente comme suit :
Pays 1 :aX1 .X1 + aY1 . Y1  ≤ L1 au plein emploi du facteur travail :
Y1 = Y1  = L1/ aY1 -  aX1/aY1 . X1  (FPP du pays X)
Pays 2 : aX2 .X2 + aY2 . Y2  ≤ L2  au plein emploi du facteur travail
Y2 = Y2= L2/ ay2 - (  ax2/ ay2).X2   (FPP du pays Y)
En autarcie, les quantités produites sont égales aux quantités consommées. La FPP et la FPC se confondent pour chaque pays. En revanche, en libre échange, la FPC se détache de la FPP pour chaque pays étant données les conditions 1 et 2.  on a alors :
Les parties hachurées dans les graphiques respectifs des pays 1 et 2 représentent les gains en terme de consommation qui profitent aux consommateurs de chaque pays. Ainsi, les consommateurs du pays 1 pourront, du fait de la spécialisation et grâce à l’échange, consommer plus de bien Y qu’il n’est possible en autarcie. Il en est de même pour les consommateurs du pays 2 qui pourront, pour les mêmes raisons, consommer plus de bien X qu’il n’est possible en situation d’autarcie.
 La spécialisation internationale en fonction des facteurs de production
La théorie de la spécialisation internationale basée sur les facteurs de production est l’oeuvre de E.F Heckscher (1919) et B.Ohlin (1933). Le raffinement de cette théorie est redevable aux travaux de P.A Samuelson (1947). C’est à travers les contributions de ces trois auteurs qu’est née la théorie HOS.
En quoi consiste cette théorie ou du moins que stipule-t-elle ? Selon la théorie HOS, l’origine du commerce international est pour l’essentiel liée à des différences de productivité (intensités factorielles) et à des différences exprimées en termes de dotations factorielles des pays participant à l’échange. D’après le théorème HOS : « chaque pays exporte le bien qui utilise intensivement le facteur de production dont le pays est relativement abondant ».
Une lecture statistique des échanges internationaux de biens entre les pays reflète l’énoncé du théorème HOS. En effet, on peut constater que les pays qui sont plus dotés en main d’oeuvre et moins dotés en capital ont tendance à exporter des marchandises intensives en travail. A titre d’exemple, on peut considérer les exportations tunisiennes de textile. En revanche, un pays comme la France, relativement plus abondant en capital, exporte davantage les biens intensifs en capital comme les voitures.
A. Intensité factorielle et abondance factorielle
Contrairement à l’analyse de Ricardo qui se base uniquement sur la prise en compte du facteur travail, la théorie HOS tient compte de deux facteurs de production : le capital (noté K) et le travail (noté L).
A1/ Intensité factorielle des biens.
Supposons 2 biens X et Y dont la production nécessite deux facteurs de production K et L. Chaque bien est produit dans deux pays différents 1 et 2. La technologie de production du
bien X est la même dans les deux pays. La technologie de production du bien Y est également la même dans les deux pays.
Notations :
On appelle coefficients techniques de production les besoins en facteurs de production nécessaires à la production d’une unité d’un bien.
Comme la production d’une unité de bien X nécessite une certaine quantité de capital et de travail, on définit alors les coefficients techniques de la manière suivante :
 axL = baesoins unitaires en main d’oeuvre pour le bien X.
 axK = besoins unitaires en capital pour le bien X
 ayL = besoins unitaires en main d’oeuvre pour le bien Y
ayK = besoins unitaires en capital pour le bien Y
Le rapport    axL/axK    et      ayL/ ayK  représentent les intensités factorielles des biens X et Y. Leur comparaison revient à une comparaison de coûts comparatifs ce qui ramène à la notion de productivité.
Ainsi, si on suppose  axL /axK   > ayL/ ayK, le bien X est considéré comme intensif en travail et le bien Y intensif en capital.
A2/ Abondance factorielle des pays
La mesure de l’abondance factorielle s’exprime généralement en termes physiques. Supposons les pays 1 et 2 dont les dotations factorielles en facteurs travail et capital sont notées respectivement L1, K1, L2 et K2.
Il s’agit à présent de comparer les rapports K/ L dans chaque pays ce qui revient à comparer l’abondance factorielle relative des pays :
Supposons que L1/ K1 <  L2/ K2 ; cette hypothèse revient à considérer que le pays 2 est relativement abondant en capital tandis que le pays 1 est relativement abondant en travail.
B. Spécialisation internationale
Compte tenu des données sur l’intensité factorielle des biens et l’abondance factorielle des pays et sachant l’énoncé du théorème HOS, le pays 1, relativement plus abondant en facteur travail doit se spécialiser dans le bien X intensif en facteur travail. Le pays 2 étant relativement plus abondant en capital devrait se spécialiser dans le bien 2 intensif en capital. Dans ces conditions, le pays 1 exporte le bien X et le pays 2 exporte le bien Y.
C. Conséquences de la spécialisation internationale basée sur les facteurs de production.
Deux conséquences majeures sont à relever s’agissant de la spécialisation basée sur les facteurs de production :
• Une conséquence qui s’exprime en terme de croissance économique. Plus un pays augmente la quantité d’un des facteurs dont il dispose, plus la production du bien utilisant intensivement ce facteur augmente (théorème de Rybczinsky).
• Une conséquence en terme de rémunération des facteurs : si le prix d’un bien augmente suite au passage de l’autarcie au libre échange, alors la rémunération du facteur utilisé intensivement dans la production de ce bien augmente et celle de l’autre facteur baisse (Théorème de Stolper – Samuelson).
Cette deuxième conséquence est importante car le libre échange, en dépit du fait qu’il puisse profiter aux consommateurs, conduit dans certains pays à une réallocation de facteurs de production qui peut provoquer des ajustements néfastes au marché du travail.