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mardi 24 mars 2020

Certaines personnes sont-elles plus vulnérables que d’autres ?

Certaines personnes sont-elles plus vulnérables que d’autres ?

Alors que les personnes âgées ou malades sont les plus vulnérables face à l’épidémie de Covid-19, l’absence de victimes chez les plus jeunes laisse perplexes les spécialistes. "C’est surprenant, car quand on regarde toutes les autres infections respiratoires – bactériennes ou virales – on a presque toujours beaucoup de cas graves chez les personnes très âgées, mais aussi chez les très jeunes, en particulier les moins de cinq ans", souligne Cécile Viboud, épidémiologiste au National Institutes of Health.

Alors pourquoi cette immunité apparente dans le cas du Covid-19 ? "Il y a plusieurs explications", estime sur Franceinfo le médecin Damien Mascret.

"On pense par exemple que les enfants ont un système immunitaire beaucoup plus performant que les adultes ou les personnes âgées. Autrement dit, s’ils croisent le virus, ils s’infectent, mais s’en débarrassent plus vite. Autre hypothèse : certains experts pensent que les poumons des enfants ne sont pas encore assez matures pour que le virus s’accroche correctement. Enfin, beaucoup d’enfants vont probablement être infectés, mais n’auront pas de symptômes. Il faut donc être prudent, ils peuvent quand même transmettre le Covid-19"

Pourquoi certains sont-ils plus contagieux que d’autres ?

Pourquoi certains sont-ils plus contagieux que d’autres ?

Problème, il est impossible de reconnaître un super-spreader. On ne les découvre qu’après coup, en remontant la chaîne de transmission. On ignore donc pourquoi ils contaminent bien plus de personnes que les autres. "Ce sont peut-être des personnes qui sécrètent plus de virus, suppose Sandrine Belouzard. Ou qui n’en sécrètent pas forcément plus, mais plus longtemps". On ignore également si un super-spreader le sera pour un seul virus ou pour plusieurs. 
"On sait que cela existe car le phénomène a été observé au cours de recherches épidémiologiques. Mais on ne peut pas l’expliquer. Les super-spreader sont d’autant plus difficiles à repérer que le degré de la maladie n’est pas nécessairement lié à la charge virale. On peut donc être un super-spreader sans pour autant être très malade"
Ce fut notamment le cas de Mary Mallon, surnommée "Mary Typhoïde". Identifiée comme porteur sain de la fièvre typhoïde, elle a infecté 51 personnes au début des années 1900 sans jamais développer elle-même le moindre symptôme. 

Certaines personnes sont-elles plus contagieuses que d’autres ?

Certaines personnes sont-elles plus contagieuses que d’autres ?

"Un petit nombre de cas pourrait être l’étincelle à l’origine d’un plus grand incendie", avait averti début février le N.1 de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Il faisait alors référence au cas d’un Britannique contaminé à Singapour, qui a ensuite transmis le virus à une dizaine de personnes au total, en France puis en Grande-Bretagne. Autre exemple : une adepte de 61 ans de l’Église Shincheonji de Jésus (organisation religieuse souvent accusée d’être une secte) est devenue l’un des principaux vecteurs du coronavirus en Corée du Sud, deuxième pays le plus touché après la Chine. Elle pourrait avoir contaminé à elle seule plusieurs dizaines de personnes avant d’être diagnostiquée.
Certains malades qui contaminent à eux seuls des dizaines de personnes sont généralement appelés "super-spreaders" ou super-contaminateurs. C’est un phénomène qui a toujours existé", explique Sandrine Belouzard. Par exemple, lors l’épidémie du coronavirus Mers qui a débuté en 2012, 75% des cas confirmés en Corée du Sud pouvaient être reliés à seulement trois personnes. Les chercheurs ont notamment mis en évidence rétrospectivement qu’un seul malade, "le patient 14", avait contaminé à lui seul 82 personnes en à peine trois jours.

Peut-on être contaminé deux fois (ou plus) ?

Peut-on être contaminé deux fois (ou plus) ?

Certains experts estiment qu’il est impossible que ces personnes aient été réinfectées dans un délai si court car les personnes contaminées développent des anticorps qui leur offrent une immunité durant un certain laps de temps après guérison. À moins que les anticorps développés dans le cas du Covid-19 soient insuffisants et que l’immunité soit très réduite. Mais la quantité de virus détectée était en général assez faible et ces personnes n’ont contaminé personne d’autre. Selon une étude publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA), il est donc possible que le problème vienne du test : soit la quantité de virus était très faible et le test a renvoyé un "faux négatif", soit le test a été mal réalisé. 
Toujours est-il que ces cas de "réinfection", si réinfection il y a, font ressurgir le scénario d’une nouvelle maladie saisonnière qui viendrait s’ajouter à la grippe et aux quatre coronavirus humains qui circulent déjà en France et donnent des rhumes bénins. Dans ce cas, selon The Atlantic, "la saison des rhumes et de la grippe deviendrait la saison des rhumes, de la grippe et du Covid-19". Mais "cela reste à prouver", estime Sandrine Belouzard, qui appelle à ne pas tirer de conclusions hâtives.