1. Le taux d'intérêt :
Les économistes ont
longtemps considéré que la consommation et l'épargne dépendaient du taux
d'intérêt réel et du niveau général des prix. Selon les auteurs
classiques, la propension à épargner (épargne/revenu) serait une
fonction croissante du taux d'intérêt réel : un fort taux d'intérêt,
correspondant à une forte rémunération de l'épargne, incite à diminuer sa
consommation présente au profit de l'épargne, selon un effet de
substitution. De plus, l'augmentation des taux d'intérêt se traduit par
une baisse de la valeur du patrimoine, ce qui devrait mécaniquement favoriser
l'épargne pour maintenir la valeur de celui-ci. Mais la relation positive entre
taux d'intérêt et épargne, est contrebalancée par un effet de revenu : pour un
ménage qui souhaite effectuer des placements financiers, une hausse des
taux d'intérêt signifie une hausse des revenus futurs, ce qui peut inciter
à réduire l'épargne nécessaire pour constituer un patrimoine donné. En
fait, la réaction de l'épargne au taux d'intérêt est difficile à déterminer. Si
la consommation présente et la consommation future sont fortement
substituables, l'effet de substitution sera fort et l'emportera sur l'effet
de revenu. En revanche, si la consommation future est ressentie comme
complémentaire de la consommation présente, l'effet de revenu l'emportera
sur un effet de substitution faible.
2. L’inflation :
Les effets de l'inflation
sur l'épargne, sont particulièrement ambivalents. Les mouvements de hausse
et de baisse des prix altèrent la valeur réelle des actifs, et du même
coup celle de la consommation globale. D'un côté pour conserver la
valeur réelle de leur patrimoine financier, les ménages sont contraints à
épargner plus - c'est le phénomène théorisé par Pigou sous le nom d'effet
d'encaisse réelle (ou effet Pigou), mais d'un autre côté, l'anticipation
de l'inflation par les agents économiques, peut les conduirent à acheter
dès maintenant ce qu'ils paieront plus cher plus tard : on parle alors de
fuite devant la monnaie.
3. Le comportement
d'épargne de précaution :
D'autres facteurs,
de nature extraéconomique, ne doivent pas être négligés : le milieu
social, les croyances, l'éducation... contribuent à expliquer le montant
et la structure de la consommation. Le comportement d'épargne peut, par exemple,
résulter de ces déterminants. Pour un revenu du travail supposé aléatoire, la
consommation dépend non seulement de l'espérance, mais aussi de la
variance du revenu anticipé. Ainsi, en supposant que le consommateur est
averse au risque mais également prudent, l'équivalence à l'incertitude est
rejetée et l'agent épargne d'avantage. Le volume de cette épargne de précaution
est une fonction croissante de son degré de prudence absolue et de
la variance du revenu anticipé, qui dépend elle-même du degré de
persistance ou d'autocorrélation des aléas affectant le revenu, c'est à
dire de leur caractère durable ou provisoire.