Covid-19, vaccins : réalité ou science-fiction ?
90% d’efficacité pour Pfizer, 92% pour le vaccin russe spoutnik, 94,5 pour Moderna. Pfizer, en annonçant la semaine dernière un taux de 95% sur les résultats complets de son essai, reprend la tête. La course au vaccin contre le Covi-19 est lancée. Elle prend la forme d’une absurde bataille de chiffres.
Derrière ce peloton de tête, plus de 200 candidats ont été recensés, dont 10 sont désormais en phase III. Citons Le vaccin développé l’Université d’Oxford en lien avec la société biopharmaceutique Astra Zeneca et le laboratoire français Sanofi qui promet un vaccin en juin 2021.
Le PDG de Pfizer Mr Bourla a vendu 5,6 millions de dollars d’actions le jour de l’annonce de l’efficacité de son vaccin. Son adjointe a gagné 3 millions de dollars en deux heures.
Déjà les commandes affluent. La commission européenne a approuvé un contrat pour 300 millions de doses et la France à elle seule aurait pré réservé 90 millions de doses du vaccin.
Les deux vaccins en tête Moderna et Pfizer ont développé un procédé de vaccination radicalement nouveau. Ces vaccins dits à ARN messager ont pour principe d’injecter un ARN messager du Sars-CoV-2 qui induit la synthèse d’une protéine du virus. Cette protéine va jouer le rôle d’un antigène et stimuler la production d’anticorps par le système immunitaire.
L’heure est à l’enthousiasme. Pour nos autorités sanitaires, le vaccin représente le salut, l’arme absolue pour mettre fin à la pandémie.
Autrefois la mise au point d’un vaccin se comptait en années. Ces vaccins à ARN ont été conçus avec une prodigieuse rapidité. On ne dispose d’aucun recul pour garantir leur efficacité et leur innocuité. Pourtant ces nouveaux vaccins présentent des risques spécifiques, risque d’emballement des anticorps et de modifications épi génétiques.
En février dernier Le Pr Raoult faisait part de son scepticisme :« Le vaccin est une espèce de réponse automatique en cas de crise, mais la probabilité de faire un vaccin acceptable, utilisable et fonctionnel est extrêmement faible. La presse se jette sur ce sujet, vous dit qu’on va avoir un vaccin dans 22 mois, 25 mois, 26 mois, 14 mois. Tout ça, c’est de la science-fiction ».
La prescription d’un vaccin exige d’évaluer si le bénéfice l’emporte sur le risque. Or on sait que la mortalité de la Covid-19 s’élève au maximum entre 0,1 et 0,7 % de la population et qu’elle concerne des populations bien ciblées : les personnes âgées et celles présentant une comorbidité (diabète, hypertension, etc..). La Covid-19 se manifeste dans l’immense majorité des cas comme une maladie bénigne. Dans ces conditions, si on vise une vaccination de masse seul un vaccin sûr sans le moindre risque est acceptable. Pour pouvoir utiliser un vaccin, il faut que le bénéfice soit très important par rapport au risque. Or si on gère les choses de façon raisonnable, il n’y a pas de morts en dessous de 65 ans, sauf personnes avec cancer métastasé. Donc les gens atteints sont les gens de plus de 80 ou 85 ans, et on sait avec la grippe que ces gens sont très peu réactifs au vaccin, donc cela va être compliqué de faire un vaccin pour eux. Quant à donner le vaccin à des plus jeunes, quand vous êtes dans des taux de mortalité de 0,01 %, il faudrait tester des centaines de milliers de personnes, voire des millions de personnes, pour être sûr que le vaccin est sûr, qu’il ne présente pas plus de dangers que d’avantages pour une maladie qui a un taux de mortalité aussi faible. » Or certains laboratoires ont déjà rencontré des complications graves : le vaccin d’Astra Zeneca vraisemblablement causé 2 deux maladies graves (sclérose en plaque et myélite transverse). Le groupe Johnson et Johnson a lui aussi dû interrompre l’essai clinique sur son vaccin, car un des participants a présenté une « maladie inexpliquée »9
En définitive, on peut craindre que toute cette mobilisation, tout cet argent dépensé pour mettre au point un vaccin se révèlent inutiles. C’est l’avis des épidémiologistes. Même si la recherche scientifique fait un petit miracle en accouchant d’un vaccin sûr et efficace avant l’été prochain, il arrivera trop tard. Car tout indique que l’essentiel de l’épidémie sera terminé à l’été prochain. Déjà ce qu’on observe aujourd’hui avec le retour de la saison hivernale, n’est pas une vague exponentielle, comme en mars dernier. Si le coronavirus circule largement cet hiver, l’immunité collective sera probablement acquise au printemps. A la sortie de l’hiver, on aura donc atteint le même résultat qu’avec un vaccin efficace : la majorité des individus devraient être immunisés contre la Covid-19. Le coronavirus ne disparaîtra pas pour autant, il s’ajoutera aux 200 virus de l’hiver et aux infections respiratoires habituelles, sans « faire de vague ». C’est pour la majorité des épidémiologistes le scénario le plus crédible. Par ailleurs ce virus a démontré sa capacité de fabriquer des variants. Ce qui interroge sur la faculté du vaccin à rester efficace sur ces virus variants.
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