Hêtre
Son nom
« Hêtre » vient du francique hester qui signifie « jeune arbre ». En ancien français, il portait le nom de « fou ». Dérivé du grec, le nom latin de l'espèce, fagus, veut dire « manger » par allusion à son fruit-noix qui est comestible. On lui a attribué d'autres noms vernaculaires - foyau, foyard, fagette, faillette - tous plus ou moins dérivés de « fou » et de « fagine », terme qui désigne le fruit et qui a éventuellement donné « faîne », littéralement « gland de hêtre ».
Et ça se mange?
Les jeunes feuilles du printemps sont tendres et ont une saveur agréable, qui sera mise en valeur dans les salades.
On dit que l'écorce intérieure est comestible, mais on rapporte peu d'usages dans ce sens. En Scandinavie, on a fait du pain avec de la sciure de hêtre bouillie, séchée au four, pulvérisée et mélangée à de la farine. Dieu, que les temps devaient être durs pour en être réduits à manger de la sciure!
À une époque lointaine, on recueillait l'eau qui stagnait dans les parties creuses du hêtre pour soigner les escarres, que ce soit chez les humains, les chevaux, les chèvres ou les moutons.
De façon générale, tant en Europe qu'en Amérique, on s'est servi de l'infusion des feuilles ou de l'écorce du hêtre pour laver les plaies, enflures et irritations de tout acabit.
Si l'écorce et les feuilles de hêtre n'ont guère eu de renommée, la créosote, substance tirée du goudron provenant de la distillation du bois, a été largement employée en médecine. Celle que l'on tirait du goudron de hêtre était réputée pour être la meilleure de toutes. On lui attribuait des propriétés astringentes, irritantes, narcotiques, antiseptiques, ondotalgiques et escarotiques (contre les escarres). On savait qu'elle cautérisait rapidement les muqueuses avec lesquelles elle était mise en contact. Par voie interne, on l'employait dans la dysenterie, la diarrhée, la tuberculose et les maladies respiratoires, le choléra, la blennorragie et les autres affections du même genre, les nausées et les vomissements des « hystériques » et des femmes enceintes, ainsi que dans le mal de mer.
Les usages par voie interne étaient nombreux : dans les hémorragies causées par les « piqûres des sangsues » et les coupures, en injections dans la matrice pour les pertes utérines, les fièvres puerpérales, etc., dans les oreilles pour l'ulcération du méat extérieur et pour la surdité due au « manque de cérumen », aussi en injection pour les ulcères fistuleux. En lotion sur les ulcères scrofuleux, syphilitiques, cancéreux et indolents, sur la « pustule maligne », les engelures, l'érysipèle, les brûlures, surtout si elles suppuraient beaucoup, et sur les plaies menacées de gangrène. En gargarisme, dans les maux de gorge putrides, la diphtérie, etc., en onguent, pour les maladies de peau.
Ce sont les faînes qui présentent le plus grand intérêt culinaire. D'abord parce qu'elles renferment une huile comestible qui, contrairement aux autres huiles, a la particularité de se conserver longtemps, voire de se bonifier avec le temps.
Ensuite parce qu'elles sont excellentes telles qu'elles. Chez nous ainsi que chez nos cousins du sud, elles ont fait l'objet d'un certain commerce. Il fut un temps, paraît-il, où on les trouvait dans la majorité des épiceries de campagne. Pour les cueillir, on attendait qu'elles commencent à tomber, puis on étendait au sol des toiles ou des couvertures, histoire de s'éviter les 40, voire les 60 mètres d'escalade qu'il aurait fallu se taper pour les ramasser directement sur l'arbre. Bien sûr, cela voulait dire qu'une partie de la récolte irait aux écureuils, mais on pouvait toujours se consoler en se disant que, un jour ou l'autre, si la faim tiraillait trop et que la perdrix venait à manquer, l'écureuil se retrouverait à griller sur la broche ou à rôtir dans les braises...
Dans toute l'aire qu'occupe l'arbre (l'est du Canada et des États-Unis), les Amérindiens consommaient les faînes, crues ou cuites, ou les écrasaient pour les ajouter à la pâte à pain ou aux gâteaux. Durant l'hiver, ils n'hésitaient pas le moins du monde à piller les caches de la souris sylvestre - Peromyscus maniculatus, de son petit nom. Il faut dire que ce minuscule rongeur a les yeux pas mal plus grands que la panse, car il lui arrive de faire des réserves astronomiques. On a vu, dans un seul endroit, de huit à dix litres de ces petites noix empilées en tas plus ou moins pyramidaux. Les Amérindiens n'avaient pas besoin d'un sens exceptionnel de la traque pour repérer une cache, Peromyscus ayant eu la courtoisie de leur indiquer le chemin en laissant traîner sur la neige les écales des faînes tout juste grignotées.
À noter qu'il ne faut pas abuser des faînes, car elles renferment une substance irritante qui, à hautes doses, peut causer des malaises gastro-intestinaux. L'huile, par contre, en serait entièrement dépourvue.
Et ça soigne quoi?
Contrairement à diverses autres écorces, celle du hêtre ne semble pas avoir fait un stage remarqué dans la médecine classique, tant en Europe qu'en Amérique. Elle échappe même à la Matière Médicale des sœurs de la Providence, dont le souci d'exhaustivité est pourtant indéniable.
Par contre, dans la médecine populaire, on l'a largement employée. À cause de ses propriétés fébrifuges, on s'en est servi comme succédané du quinquina dans le traitement de la malaria. C'est aussi un antiseptique général et pulmonaire, un vermifuge, un astringent et, à fortes doses, un purgatif. Outre dans le paludisme, on l'a employée contre divers autres parasites intestinaux, ainsi que dans les affections pulmonaires et dans la diarrhée.
On préparait l'écorce sous forme de décoction, à raison de 30 grammes par litre d'eau, qu'on faisait bouillir jusqu'à réduire de moitié. On prenait deux tasses par jour.
Les Amérindiens se servaient d'une compresse trempée dans la décoction de l'écorce pour soigner les démangeaisons cutanées, particulièrement celles qui sont provoquées par l'herbe à puce.
Les feuilles étaient appliquées sur les enflures, les ampoules et les excoriations. On les mâchait pour soigner les gerçures aux lèvres et les douleurs aux gencives. Les premiers colons appliquaient les feuilles directement sur les brûlures, ou en préparaient une décoction qui soignait tant les brûlures que les engelures.
À une époque lointaine, on recueillait l'eau qui stagnait dans les parties creuses du hêtre pour soigner les escarres, que ce soit chez les humains, les chevaux, les chèvres ou les moutons.
De façon générale, tant en Europe qu'en Amérique, on s'est servi de l'infusion des feuilles ou de l'écorce du hêtre pour laver les plaies, enflures et irritations de tout acabit.
Si l'écorce et les feuilles de hêtre n'ont guère eu de renommée, la créosote, substance tirée du goudron provenant de la distillation du bois, a été largement employée en médecine. Celle que l'on tirait du goudron de hêtre était réputée pour être la meilleure de toutes. On lui attribuait des propriétés astringentes, irritantes, narcotiques, antiseptiques, ondotalgiques et escarotiques (contre les escarres). On savait qu'elle cautérisait rapidement les muqueuses avec lesquelles elle était mise en contact. Par voie interne, on l'employait dans la dysenterie, la diarrhée, la tuberculose et les maladies respiratoires, le choléra, la blennorragie et les autres affections du même genre, les nausées et les vomissements des « hystériques » et des femmes enceintes, ainsi que dans le mal de mer.
Les usages par voie interne étaient nombreux : dans les hémorragies causées par les « piqûres des sangsues » et les coupures, en injections dans la matrice pour les pertes utérines, les fièvres puerpérales, etc., dans les oreilles pour l'ulcération du méat extérieur et pour la surdité due au « manque de cérumen », aussi en injection pour les ulcères fistuleux. En lotion sur les ulcères scrofuleux, syphilitiques, cancéreux et indolents, sur la « pustule maligne », les engelures, l'érysipèle, les brûlures, surtout si elles suppuraient beaucoup, et sur les plaies menacées de gangrène. En gargarisme, dans les maux de gorge putrides, la diphtérie, etc., en onguent, pour les maladies de peau.
Fiou! Heureusement que ces maladies-là n'existent plus! Sinon on ferait quoi sans créosote de hêtre?
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