Parmi les recherches en neurologie, une nouvelle lueur d’espoir émane pour combattre la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson : un médicament composé de grenade.
Les troubles neurologiques affectent des millions de personnes dans le monde. Maladie de Parkinson, maladie d’Alzheimer, AVC, épilepsie ou maux de tête, ces troubles affectent près d’un milliard d’habitants de notre planète. Un objectif essentiel est donc de mettre en place des approches novatrices pour endiguer ces troubles. « Les troubles neurologiques touchent des gens de tous les pays, indépendamment de leur âge, de leur sexe, de leur niveau d’éducation ou de leurs revenus », rapporte l’OMS.
Les recherches dirigées par le Dr Olumayokun Olajide – publiées dans la revue Molecular Nutrition & Food Research en juillet 2014 – visent à produire des médicaments composés de dérivés de punicalagine. Ce médicament traiterait en particulier la neuro-inflammation et ralentirait la progression de la maladie d’Alzheimer. « Les punicalagines sont des tanins hydrolysables. Ce sont des ellagitanins complexes formés d’un glucose lié à l’acide ellagique et à l’acide gallagique. On les trouve dans la peau de grenade et les jus de grenade commerciaux, obtenus par pressage des fruits entiers ».
Les premiers résultats de l’étude menée durant deux ans suggèrent que les punicalagines inhibent la réponse inflammatoire – dans les microglies (population de cellules gliales) activées par le LPS (lipopolysaccharide stimuli pro inflammatoires) par interférence avec la protéine NF-kB – ce qui suggère le potentiel de la punicalagine en tant que stratégie de prévention nutritionnelle dans les troubles neurodégénératifs.
L’étude précise que « l’apparition de la maladie d’Alzheimer peut être ralentie et une partie de ses symptômes freinée par un composé naturel qui se retrouve dans la grenade. En outre, les inflammations douloureuses qui accompagnent les maladies telles que la polyarthrite rhumatoïde et la maladie de Parkinson pourraient être réduites ».
Une nouvelle phase de recherche est en route pour explorer le développement de médicaments contre la maladie d’Alzheimer et la démence. La percée clé de l’étude est de démontrer que la punicalagine, qui est un polyphénol – une forme de composé chimique – trouvé dans la grenade, peut inhiber l’inflammation dans les cellules du cerveau spécifiques (microglies). Cette inflammation entraîne la destruction de plus en plus de cellules du cerveau, ce qui aggrave l’état des personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer.
L’étude conclue en précisant que la consommation régulière de grenade a beaucoup d’avantages pour la santé – y compris dans la prévention de la neuro-inflammation liée à la démence, et recommande de compléter son alimentation à base de produits composés de 100% de grenade (pur jus en commerce ou réalisés à la maison avec une centrifugeuse). La qualité des fruits et leur provenance sont aussi des éléments fondateurs pour que la plupart des composés anti-oxydants présents principalement dans la peau extérieure de la grenade soient préservés. Les chercheurs travaillent toujours sur les recommandations nutritionnelles, en essayant de définir la quantité de grenade nécessaire pour être efficace.
En attendant de nouveaux résultats sur la recherche menée par le Dr Olajide, ce dernier ajoute que « même si des évaluations scientifiques sont indispensables, la grenade sera utile autant contre la neuro-inflammation que la polyarthrite rhumatoïde, la maladie de Parkinson et le cancer ».