Depuis belle lurette, philosophes, scientifiques et chercheurs de tous horizons, sont intrigués par l’imagination humaine et sa localisation dans le cerveau humain. L’identification de la zone du cerveau liée à l’imagination humaine serait une porte ouverte pour mieux connaître ce qui rend l’homme capable de créer de l’art , inventer des outils, de penser de manière scientifique ou d’effectuer d’autres comportements divers touchant l’imagination.
Après de nombreux essais et recherches, la réponse semblerait aujourd’hui entre les mains de chercheurs, dont la publication d’une récente étude vient de rendre ses résultats.
COMPRÉHENSION ET LOCALISATION D’UN « ESPACE DE TRAVAIL MENTAL » DANS NOTRE CERVEAU
L’étude publiée pendant la semaine du 16 Septembre 2013 dans la revue PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences) risque d’apporter une meilleure compréhension du fonctionnement du cerveau humain sur les opérations mentales et leur flexibilité. En effet, la manipulation consciente des représentations mentales est au centre de nombreuses capacités créatives et humaines uniques.
Les résultats de l’étude expliquent que l’imagination humaine réside dans un réseau spécifique, un « espace de travail mental », qui manipule consciemment les images , les symboles , les idées et les théories. Ceci permettant aux humains d’obtenir la concentration mentale nécessaire pour résoudre des problèmes complexes et apporter de nouvelles idées.
Le résultat de l’étude permet de mieux comprendre comment l’organisation de notre cerveau nous distingue des autres espèces et fournit un exemple riche de « l’aire de jeux » spécifique dans le cerveau humain. Comprendre ces différences nous donnera un aperçu de la créativité humaine, d’où vient-elle, et peut-être nous permettre de recréer ces mêmes processus créatifs dans les machines, expliquent les chercheurs. Ces derniers émettent l’hypothèse que l’imagination humaine nécessite un réseau de neurones répandu dans le cerveau, mais les preuves d’un tel « espace de travail mental » ont été difficiles à produire avec des techniques qui étudient principalement l’activité du cerveau dans l’isolement.
Les chercheurs de Dartmouth ont abordé la question en se demandant « Comment le cerveau nous permet de manipuler des images mentales ? » ; par exemple, en imaginant un bourdon dans la tête d’un taureau, une tâche apparemment facile mais qui nécessite au cerveau de construire une toute nouvelle image et la faire apparaître dans « l’œil » de notre esprit.
Dans l’étude, on a demandé aux quinze participants d’imaginer des formes abstraites visuelles spécifiques, puis de combiner mentalement de nouvelles figures plus complexes ou de les démanteler mentalement dans leurs parties distinctes.
Les chercheurs ont mesuré l’activité cérébrale des participants avec l’IRM fonctionnelle afin de cartographier l’activité. Ils ont trouvé un réseau cortical et sous-cortical sur une grande partie du cerveau, qui était responsable de leurs manipulations d’images. Les chercheurs ont émis l’hypothèse que ce réseau pourrait être responsable d’une grande partie de l’expérience consciente de l’homme, ainsi que pour les capacités cognitives flexibles (fonctions exécutives correspondant à un ensemble hétérogène de processus cognitifs permettant un comportement flexible et adapté à un contexte) dans l’évolution de l’homme.