L’agriculture biologique prend une importance croissante dans le secteur agricole du fait de l’intérêt porté par les consommateurs à la sécurité sanitaire et environnementale. Elle est reconnue comme faisant partie intégrante d’un mode de production agricole durable et comme une alternative viable aux approches plus conventionnelles de l’agriculture.
En France. Jusque dans les années 80, la France était le premier pays producteur européen en agriculture biologique. Ce développement a été ensuite freiné par le manque d’intérêt des pouvoirs publics et de la profession agricole ainsi que par la baisse de crédibilité du mouvement commercial dominant en agriculture biologique.
Depuis cinq ans, l’agriculture biologique est à nouveau en pleine expansion (Figure 1). En 2001, le nombre d’exploitations agricoles biologiques était de près de 10 400 soit 1,6 % du total des exploitations françaises. Environ 1700 exploitations étaient en phase de conversion en 2000.
Les exploitations en agriculture biologique couvrent en moyenne 47 hectares contre 42 hectares en agriculture conventionnelle. Elles sont en général plus diversifiées. Les grandes cultures sont plus d’une fois sur deux associées à l’élevage et il semblerait que dans les années à venir, en raison de la nouvelle réglementation, qui incite les éleveurs biologiques à produire la majorité des aliments de leurs animaux, cette tendance s’accentue.
Le cheptel biologique des bovins a connu une croissance de 30 % en 2001 avec un total de près de 90 000 têtes en agriculture biologique (46 500 vaches laitières, 42000 vaches allaitantes). Le cheptel ovin a progressé de 20 %.
En Europe. L’agriculture biologique couvrait en 2001 près de 4,5 millions d’hectares dans l’Union européenne (environ 3,3 % de la surface agricole totale). Ce secteur a ainsi connu une croissance annuelle dans l’Union européenne de près de 25 % entre 1993 et 1998 et d’environ 30 % depuis 1998
L’Italie est le pays européen qui dispose de la plus grande surface agricole biologique.
L’Allemagne a le premier marché mondial de l’agriculture biologique. L’Espagne exporte 80 % de sa production, mais connaît actuellement un développement de sa demande intérieure.
La Suisse figurait en 1999 au deuxième rang mondial de l’agriculture biologique en termes de proportion d’exploitations biologiques (environ 8 %) mais elle continue cependant à importer de nombreux produits, comme les céréales, des pays de l’Est, des Etats-Unis et du Canada, qui disposent de 2 millions d’hectares destinés à l’agriculture biologique.
Les pratiques de production et de commercialisation des produits biologiques sont plus coûteuses en raison des faibles volumes commercialisés, de la nécessité d’une main d’œuvre plus nombreuse et des surcoûts engendrés par la certification. Le mode de production biologique implique notamment une gestion particulière des rotations culturales, de la fertilité biologique des sols et subit des aléas de production (variations annuelles).
Le mode de production biologique induit 20 à 30 % de main d’œuvre supplémentaire par rapport à l’agriculture conventionnelle (Vérot, 1998) du fait d’un usage moindre d’intrants (augmentation du travail du sol – ex : désherbage manuel ou surtout passages plus importants d’outils mécaniques), d’une surveillance accrue des cultures et des troupeaux (principe de prévention appliqué prioritairement en agriculture biologique).
Ainsi, le plan pluriannuel de développement de l’agriculture biologique annoncé en 1997 prévoyait une croissance annuelle du marché des produits biologiques de 25 % permettant de générer près de 40 000 emplois dans la production, la transformation, la distribution, le conseil et la formation.