Coronavirus : la perte d’odorat est un symptôme rassurant selon une étude européenne
Une étude européenne, menée par le Dr Jérôme Lechien et le professeur Sven Saussez, révèle que la perte d’odorat est un signe que la maladie n’est pas trop grave, même s’il peut y avoir des exceptions. Deux mois suffisent pour récupérer ce sens.
La perte d’odorat, le signe d’une maladie plutôt légère ?
Une perte d’odorat est dans la plupart des cas un bon signe, signifiant que la maladie n’est pas trop grave : « La perte de l'odorat est un facteur de bon pronostic, dans l'évolution d'une Covid » indique le docteur Lechien. Cette étude européenne a été menée par le Dr Jérôme Lechien, chef du service oto-rhino-laryngologie de l'hôpital Foch de Suresnes (Hauts-de-Seine) et le professeur Sven Saussez de l'université de Mons (Belgique).
Une étude sur le goût et l’odorat lors d’une contamination de la Covid-19
Il s’agit de la suite de leurs travaux, les premiers ayant été publiés en avril 2020 sur le goût. Pour réaliser cette nouvelle enquête, un panel de 1300 patients atteints de la Covid-19 a été divisé en 4 groupes. L’OMS affiche 4 étapes en fonction du niveau de gravité : les « légers », pouvant rester à la maison ; les « modérés », ayant des difficultés pour respirer ; les « sévères », qui ont besoin d’apports ponctuels en oxygène à l’hôpital et les « très sévères », qui ont régulièrement besoin de soins intensifs et d’être en réanimation. « Les résultats montrent que parmi les patients qui étaient dans les groupes 3 et 4, soit les plus fortement atteints, seuls 10 à 15 % d'entre eux avaient une perte d'odorat. En revanche, ils étaient 70 à 85 % avec ce symptôme dans les groupes 1 et 2, soit les cas les plus bénins » explique le docteur. En général, « 75 à 85 % des patients qui perdent l'odorat le récupèrent deux mois après la fin de la maladie. Concernant le goût, c'est le cas dans 90 % des cas. »
L’explication scientifique de la perte d’odorat
« Notre hypothèse est que la perte d'odorat signifie que le virus arrive non seulement dans le nez, mais aussi dans le système nerveux central. Des images IRM montrent alors une atteinte du bulbe olfactif, une région située à la base cerveau et qui a un rôle majeur dans l'odorat. Le virus est alors contenu par le système immunitaire. Cela lui évite un passage trop important dans les poumons et dans le sang, ce qui est le cas dans les cas les plus graves » explique le chef de service. Il ajoute aussi que la perte de goût a la même origine : « La capacité de la Covid-19 à envahir le bulbe olfactif et le système nerveux central permet d'expliquer la fréquence associée des troubles du goût ». Autre bonne nouvelle : l’utilisation des corticoïdes « calme l’inflammation du bulbe olfactif », entraînant de bons résultats. Le Dr Jérôme Lechien « voit d’ailleurs revenir dans sa consultation de l'hôpital Foch de plus en plus de personnes avec une perte de l'odorat, signe concret de la progression du virus ».
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