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mardi 17 février 2015

Une étrange «maladie des nerfs»

Une étrange «maladie des nerfs»

Monsieur X., la quarantaine, se présente en consultation de génétique pour un test prédictif de la maladie de Huntington. Il y vient seul. Il est l’aîné d’une fratrie de quatre enfants. Il est marié depuis plus de vingt ans et a lui-même trois enfants. Lorsque Monsieur X. est jeune adolescent, sa mère développe une maladie appelé par lui-même ainsi que par son entourage, «maladie des nerfs». Cette maladie s’avère rapidement assez grave et invalidante: la mère de Monsieur X entre en home spécialisé fort jeune. Elle y décède «prématurément».Sa maladie est peu parlée et peu questionnée par la famille. Monsieur X. est déjà marié lorsque sa mère est placée. Ila, alors, déjà quitté le domicile parental. Il y retourne cependant fréquemment pour s’occuper de son plus jeune frère, qui y vit seul avec leur père. Les liens sont plus distants entre Monsieur X., sa sœur et son autre frère, lors de ces moments ; l’apparition de la maladie ayant coïncidé avec une prise de distance relative des différents autres membres de la fratrie. «A partir de ce moment, chacun a fait sa vie de son côté».Nous tenterons d’expliquer pourquoi cette maladie devenue «visible» n’en demeurait pas moins indicible, voire irreprésentable pour la fratrie. Le petit frère de Monsieur X., âgé de trente ans, entre en dépression. Il ne parle pas de ses difficultés à son frère. Cependant, son épouse lui en touche un mot. Elle explique à Monsieur X.que son mari n’arrive pas à surmonter une dépression qui a débuté depuis plus d’un an, malgré les conseils et traitements prescrits par son médecin. Il n’accroche avec aucun des psychologues et psychiatres qui lui ont été conseillés. Il semble, par ailleurs, résistant aux traitements pharmacologiques. Son épouse semble désemparée. Elle demande à Monsieur X aide et conseils Monsieur X. ne sait comment réagir à cet appel. «On ne parle pas beaucoup dans notre famille et encore moins lors qu’il s’agit de difficultés ou de sentiments.» Parler, questionner : cela semble difficile pour Monsieur X. et son jeune frère. Tous deux restent, de cette façon, des plus loyaux envers le fonctionnement familial. Cependant, quelques semaines plus tard, le petit frère de Monsieur X. vient à la rencontre de son aîné pour en discuter. Il lui raconte son parcours depuis plus d’un an, ses difficultés et son incapacité à surmonter sa dépression. Il lui fait part également d’une peur qu’il a récemment développée. De cette peur, il n’a encore parlé à personne: ni à son épouse ni à son médecin traitant. Il a dernièrement remarqué qu’il présentait   assez régulièrement certains tremblements involontaires. Ces tremblements étaient pour lui assez semblables à ceux de sa mère. La peur de développer la même maladie le plonge dans une grande angoisse. Il avoue à Monsieur X. qu’il pense parois que seule la mort pourrait venir le soulager et qu’il a déjà une fois tenté de se suicider. Il lui demande de ne pas en parler. Quelques mois plus tard, le frère de Monsieur X. met fin à ses jours. Monsieur X. se sent terriblement coupable. « Pourquoi n’ai-je pas fait retentir la sonnette d’alarme plus rapidement ?» se dit-il, «Pourquoi n’en n’ai-je pas parlé à d’autres malgré l’interdiction de mon frère?».Alors, Monsieur X. par le. Tout comme l’avait fait son frère auparavant, premier acteur et initiateur du changement, il se détache de la logique familiale. Il va voir sa belle-sœur, lui rapporte les paroles de son mari. Il va également voir sa sœur et son autre frère, leur raconte à eux aussi ce qu’il s’est passé. L’épouse de son frère remercie Monsieur X. d’avoir pu venir lui dire «la vérité». L’autre frère et la sœur de MonsieurX.ne ne réagissent pas de la même manière: ils sont extrêmement fâchés. Pourquoi Monsieur X. ne les a-t-il pas prévenus auparavant? Ils ne désirent plus lui parler. Nous comprendrons plus loin que ces reproches sont venus en cacher d’autres plus subtils et, en un certain sens, contradictoires que l’on pourrait formuler comme suit: «pourquoi te mets-tu à en parler?».Monsieur X., comme son frère auparavant, entre en dépression. Il arrête de travailler durant une année et entame un suivi psychologique