Entrant dans la
composition de diverses préparations culinaires ou médicinales, le bambou
possède des qualités nutritives et cosmétiques appréciables.
Bien des usages
du bambou sont désormais connus, à commencer par son rôle ornemental dans les
jardins et les parcs ou comme plante d'intérieur. Il sert également de matériau
pour la fabrication d'objets du quotidien. Les pousses de bambou sont un
aliment typique de la cuisine asiatique. Mais les bienfaits du bambou sur le
plan nutritionnel et comme soin de beauté sont moins connus.
Le bambou, une
plante comestible
Le bambou est
une plante de la famille des herbacées, originaire de l'Asie du Sud et du
Sud-Est, où elle est symbole de chance et de fortune. Elle est sacrée au Japon.
En grandissant, elle développe un bois particulièrement dur et résistant.
Le bambou
représente la nourriture exclusive du panda. Mais c'est lorsqu'il vient de
sortir de terre qu'il est consommable par l'homme (bouilli ou cuit). Les
pousses, appelées turions, sont récoltées avant qu'elles n'atteignent 30
centimètres de haut (à deux semaines). Tendres et croquantes, elles ont un goût
qui rappelle le maïs.
Des boissons
fermentées et de l'eau-de-vie sont produites dans certaines régions à l'aide
des feuilles de bambou. Les tisanes de jeunes feuilles sont, paraît-il, un
excellent coupe-soif.
Qualités
nutritionnelles des pousses de bambou
Les pousses de
bambou sont peu énergétiques: elles représentent environ 14 calories pour 100
grammes (l'équivalent d'une tasse). Elles sont source de fibres, de potassium,
de calcium, de vitamines A, B1, B2 et C. Elles contiennent jusqu'à 17 acides
aminés. La sève de bambou est riche en minéraux et plus particulièrement en
silice.
Le bambou
apporte également des phyto-nutriments comme les lignanes (antibactériennes) et
des acides phénoliques, qui seraient antioxydants et légèrement
anti-inflammatoires.
On prête au
bambou de nombreuses propriétés, notamment antiinflammatoires,
antirhumastismales, aphrodisiaques, expectorantes, fébrifuges, toniques
(source: Lexique des compléments alimentaires, Jean-Marc Darguère).
Le bambou comme
plante médicinale
Le bambusa
arundinacea est la variété la plus souvent employée à des fins médicinales.
Toutes les parties de la plante présentent un intérêt (feuilles, racines,
graines, tige).
Le liber (face
interne de l'écorce, d'aspect laiteux) est un élément apprécié de la
pharmacopée asiatique. Les Indiens lui donnent le nom de vamsha-roshana et les
Chinois de zhu ru.
Les jeunes
pousses femelles, très riches en silice, sont désormais prisées dans les pays
occidentaux pour leurs bienfaits sur les articulations et pour fortifier les
phanères (cheveux, ongles).
En apportant des
minéraux naturels à l'organisme, l'exsudat de bambou permettrait d'entretenir
les articulations, de maintenir une minéralisation normale des os et
d'accompagner la consolidation des fractures.
L'exsudat est
obtenu à partir des tiges de bambou broyées. Il est appliqué en cataplasme sur
la peau ou bien commercialisé sous forme de capsules pour un usage interne. Il
ne présente aucune contre-indication connue.
Le bambou en
cosmétique
Les bienfaits de
ses vitamines et minéraux, le bambou les apporte également à la peau. Ceux-ci
se retrouvent en proportions différentes selon les méthodes et parties de la
plante employées.
L'industrie
cosmétique récupère les agents actifs du bambou de deux manières: soit par
hydro-distillation des feuilles, soit par extraction d'un exsudat, appelé
«moelle», à partir des nœuds de bambou (cloisonnements entre les différentes
parties de la tige). La moelle est connue sous le nom de «bamboosil» en Chine
et de «tabashir» en Inde.
La silice et la
vitamine C, en tant qu'antioxydants, permettent de ralentir les effets du
vieillissement. Ces éléments favorisent la formation de collagène, qui confère
son élasticité au derme.
Les vertus
hydratantes, purifiantes et revitalisantes du bambou sont bénéfiques dans les
produits capillaires ou dermatologiques, tandis que ses agents antibactériens
en font un ingrédient de choix pour les déodorants.
Le vinaigre de
bambou (shikusaku) est réalisé par condensation lors de la production de
charbon de bambou. Au Japon, il sert à adoucir la peau ou les cheveux.
Consommer du
bambou
Les turions
frais se trouvent facilement en Asie, ce qui n'est pas le cas dans les pays
occidentaux. Ils sont le plus souvent conditionnés en conserves, ce qui
dénature leur goût et leur fait perdre une partie des nutriments.
Les commerces
d'alimentation asiatiques vendent des pousses de bambous fraîches ou bien
cuites et mises sous vide. Les pousses de bambou crues sont impropres à la
consommation (amère, indigeste et légèrement toxique).
Pour les
préparer, il convient d'abord de les laver et de retirer les feuilles
extérieures. Elles doivent ensuite cuire une bonne vingtaine de minutes dans de
l'eau bouillante puis reposer toute une nuit dans cette eau. Enfin, elles
seront épluchées et débitées en lamelles avant d'être consommées, soit en
accompagnement de viandes ou de sauces (par exemple dans la recette de porc au
caramel), soit en salade, soit en soupe.