1-Intr
Introduction
Dans le système
sol-plante-atmosphère,l'eau circule sous l'action de la transpiration .L'eau
est d'abord extraite du sol grâce aux poils absorbants des racines puis elle
est véhiculée le long des parois cellulaires et le xylème jusqu'aux sites
transpiratoires.Elle s’évapore dans la chambre sous- stomatique grâce à
l’énergie solaire absorbée par la feuille pour être enfin libérée à travers les
stomates dans l'air ambiant.La transpiration est déterminée par la demande
évaporative de l’atmosphère (ETo) mais elle est par ailleurs contrôlée par une
résistance comprenant deux composantes essentielles: la résistance
stomatique(rs) et la résistance de l'air(ra).La quantité d'eau qui est
disponible pour la transpiration des plantes dépend de l'humidité contenue dans le sol et du
volume du sol occupé par les racines actives .Une faible
humidité du sol induit un état de stress hydrique chez les plantes et par
conséquent provoque la fermeture des stomates.Une demande évaporative de
l’atmosphère trop élevée peut aussi causer un état de stress chez la plante par
réduction de la turgescence foliaire.En agronomie, on est concerné par la
consommation hydrique des cultures le long de leur cycle végétatif.L'enjeu de
l'evapotranspiration est extrêmement important surtout dans les pays a faibles
ressources en eau .En effet en termes quantitatifs les cultures consomment
d’énormes quantités d'eau au cours de leur cycle de production soit environ
4000 a 6000 m3/ha/an.Cependant dans ce volume total il n'y a que la
transpiration qui se traduit par un effet bénéfique en agriculture.L'activité
photosynthétique et la transpiration sont étroitement liées entre du fait que
les stomates contrôlent les flux de CO2 et de vapeur d'eau.
Par ailleurs la dépendance directe des
transferts de CO2 et de vapeur d'eau de l’énergie solaire interceptée explique
pourquoi il y a des relations linéaires entre la production de biomasse par les
cultures et l'eau transpirée d'une part et la radiation absorbée d'autre
part.Dans les études agronomiques liées a ces aspects de productivité de l'eau
un certain nombre de concepts est utilisé.
ET:Le terme évapotranspiration (ET)
désigne la somme de l’évaporation du sol(E) et de transpiration végétale(T).On
évalue en hauteur d'eau par unité de temps (mm j-1) ou en unité d’énergie par
unité de surface et de temps(cal.cm-2 s-1Wm2) ET est la quantité d'eau
réellement perdue sous forme de vapeur d'eau par un couvert végétal.
ETo: l'evapotransipration de référence est
l'évapotranspiration potentielle maximale d'un gazon bien vert occupé court
bien alimenté en eau au sein d'une parcelle suffisamment grande et en phase
active de croissance.Théoriquement elle dépend des facteurs de l'environnement
physique.ETo peut être calculée par des formules semi-empiriques dont la plus
fable est celle de Perman-morteith.
ETc: l'évapotranpiration de la culture est
l'evapotranspiration d'une espèce cultivée dans les meilleures conditions
possibles.
ETa: evapotranspiration actuelle est la
quantité d'eau réellement consommée par la culture.Elle dépend du degré de
couverture du sol par la végétation et e la réserve hydrique disponible aux
plantes.
Les besoins hydriques correspondent aux quantités d'eau
nécessaires à couvrir l'evapotranspiration des cultures (ETc).En terme
quantitatif, la fraction d'eau qui entre dans la constitution des plantes est
négligeable(1%) par rapport à l'ETc cumulée pendant le cycle végétatif.Les
besoins en eau sont calculées de façon a permettre à la plante d'avoir une
production optimale.Leur détermination nécessite la connaissance de la demande
évaporative et du coefficient cultural.
2-Le coefficient cultural:
Lorsqu'une culture est bien conduite ,
l’expérience montre qu'il existe pour chaque période végétative une relation de
proportionnalité entre l'évapotranspiration maximale de la culture (ETc) et
l'évapotransiration de référence (ETo): Kc= ETc/ET0 avec Kc représente le
coefficient cultural qui dépend :
-du stade de développement de le culture
-du niveau de la réserve hydrique du sol
-de l’état d'humectation de la surface du
sol
Le cycle cultural des espèces annuelles
est divisé en quatre phases ou stades de développement :
-La phase initiale(1) qui s'étale depuis
le semis jusqu’à ce que la culture couvre environ 10% Dde la surface du sol.
-La phase de croissance rapide(2) qui
commence a la fin de la phase initiale et se termine lorsque la couverture du
sol atteint 70%.
-La phase pleine végétation (3) qui
commence a la fin de la phase précédente et s’achève à la maturation ,elle
comprend la floraison et la formation du grain.
-La phase de sénescence(4) qui débute a la
fin de la phase (3) et se termine à la récolte . Elle comprend le mûrissement.
On donne les durées approximatives en jour
des phases de croissance de quelques cultures en plein champ:
céréales:-Total:150-165
,phase(1):120-25,phase(2):30-35,phase(3): 60-65,phase(4): 40
pomme de terre: Total: 105-145, phase(1):
25-30, phase(2): 30-35,phase(3):30-50, phase(4) : 20-30
olivier: pérenne
oranger :pérenne
D'une manière générale la phase la plus
sensible au déficit hydrique est bien la pleine végétation (3).La phase la
moins sensible est celle de la maturation (4) .Il est souvent nécessaire de
limiter l'approvisionnement hydrique des cultures en deçà de leurs besoins
maximum a cause des ressources en eau limitées par exemple .La méthode de Kc
est largement utilisée a cet effet et permet d'optimiser la conduite des
irrigations.I existe plusieurs manuels qui donnent les valeurs de Kc pour les
différentes cultures.
On présente un exemple de l'information
disponible et indique les valeurs des coefficients culturaux (Kc) pour
différentes cultures considérées précédemment t en fonction de leurs
différentes phases de croissance :
céréales:phase(1):
0,35,phase(2):0,75,phase(3):1,10,phase(4): 0,65
pomme de terre:phase(1): 0,45,phase(2):
0,75,phase(3):,1,15 ,phase(4):0,85
olivier: phase(1) : 0,55,phase(2): 0,55,
phase(3): 0,55, phase(4): 0,55
oranger: phase(1) : 0,70phase(2) : 0,70,
phase(3) : 0,70, phase(4) : 0,70
Ces valeurs permettent de constater des
coefficients culturaux supérieurs à 1 . Ceci est attribuable au fait que ET0
représente la consommation maximale du gazon.
Les besoins en eau d'irrigation sont
déterminés de la manière suivante
-déterminer l'évapo-transpiration de
référence ET0
-déterminer le coefficient cultural Kc
-calculer les besoins en eau de la culture
ET culture=Kc.ET0
-déterminer la pluie efficace (Pe) ou part
de la précipitation qui a alimenté la zone racinaire .
-calculer les besoins en eau d'irrigation,I=
ETc-Pe
3-Mesure de l'ETP en tunisie:
Plusieurs mesures d'evapotranspiration dans des cases lysimetriques ont été effectuées en Tunisie notamment à l’Institut National Agronomique de Tunis (INAT) entre 1960 et 1982
Le lysimètre
Le lysimètre de Louvain-la-Neuve est constitué d'une cuve cylindrique d'1,80m de profondeur, rempli de sol remanié (sol en place avant les travaux). Le tout pèse près de 3 tonnes. Sa surface évaporante est d'1 m2; ce choix était délibéré, il permet une conversion facile (1 litre d'eau=1 mm/m2).
1. Cuve du Lysimètre
2. Cannes Tentiométriques
3. Bougies poreuses
4. Sondes de Température
5. Tube d'accès gamma-neutronique
6. Pluviomètre à auget basculeur
8. Système de Drainage
9. Auget basculeur(sortie drain)
10. Capteur électronique
11. Balance
12. Contrepoids
13. Infrastructure béton
2. Cannes Tentiométriques
3. Bougies poreuses
4. Sondes de Température
5. Tube d'accès gamma-neutronique
6. Pluviomètre à auget basculeur
8. Système de Drainage
9. Auget basculeur(sortie drain)
10. Capteur électronique
11. Balance
12. Contrepoids
13. Infrastructure béton
La similitude des résultats obtenus sur le gazon et sur le sol nu démontre que l’évaporation est étroitement liée aux conditions climatiques .Elle passe ainsi d'environ 1-2 mm/ jour en hiver a 6-7 mm en été
4-Le bilan hydrique:
Il permet de déterminer la
quantité d'eau consommée par un couvert végétal au cours de son cycle végétatif
ou au cours d'une phase donnée de son développement .Il s'agit de faire le
bilan entre les apports d'eau d'une part et les pertes d'autre part
La connaissance des différents
termes du bilan peut être réalisée par des mesures directes ou éventuellement
par le calcul .En fait l'equation générale du bilan hydrique s’écrit.:
∆S=P+I-ETa-R+-D
∆S est la variation du stock
d'eau du sol
P est la quantité∆S=P+I-ETa-R+-D
de précipitation
I est l'apport d'eau par
l'irrigation
ETa est l'evapotranspiration
totale
R est le ruissellement
D est le drainage ou percolation
profonde de l'eau au delà de la zone exploitée par les racines
D est aussi la remontée
capillaire auquel cas il s'agit d'un apport qui doit s'additionner a la pluie
et l'irrigation
C'est l'une des méthodes les plus
utilisées pour le suivi de la variation de la resserve hydrique du sol .
Par ailleurs l’équation
∆S=P+I-ETa-R+-D permet l'estimation de l'evapotranspiration a partir des
mesures des apports et de la variation du stock d'eau du sol .Cependant dans la
plupart des cas on néglige la remontée capillaire ,le drainage et le ruissellement
pour avoir la forme simplifiée utilisée en agronomie .ETa=P+I-∆S
En hydrologie l’équation
∆S=P+I-ETa-R+-D est aussi utilisée pour l'estimation du bilan hydrologique de
ruissellement et de variation du stock d'eau dans le sol ,cette méthode n'est
valable que pour de longues périodes.
L’équation ETa=P-R-D est la forme
la plus utilisée pour l'estimation de l'évapotranspiration(ETa) a grande
échelle dans les bassins hydrologiques ou la seule source d'apport d'eau est la
pluie et ou les pertes se font par ruissellement hors du bassin et par
percolation vers la nappe d'eau phréatique