La lèpre est causée par un bacille à croissance lente, Mycobacterium leprae. Elle est transmise par des gouttelettes provenant du nez et de la bouche des patients non traités atteints de maladie grave, mais il est pas très contagieux. Non traitée, la maladie peut causer des lésions nerveuses, conduisant à une faiblesse et une atrophie musculaire, et des incapacités permanentes.
La lèpre peut être facilement traitée avec un cours 6-12 mois de la polychimiothérapie. Le traitement est très efficace et a peu d'effets secondaires et de faibles taux de rechute; il n'y a aucune résistance connue de drogue.
Principaux faits
• La lèpre est une maladie chronique causée par le bacille Mycobacterium leprae.
• M. leprae se multiplie très lentement et la période d’incubation de la maladie est d’environ cinq ans. Les symptômes peuvent n’apparaître qu’au bout de 20 ans.
• La maladie touche principalement la peau, les nerfs périphériques, la muqueuse des voies respiratoires supérieures ainsi que les yeux.
• • C’est une maladie que l’on sait guérir.
• La lèpre n’est pas très contagieuse. Elle est transmise par des gouttelettes d’origine buccale ou nasale, lors de contacts étroits et fréquents avec un sujet infecté et non traité.
• Un diagnostic précoce associé à un traitement par polychimiothérapie (PCT) reste les éléments clés pour éliminer la maladie en tant que problème de santé publique.
• Faute de traitement, la lèpre peut entraîner des lésions progressives et permanentes de la peau, des nerfs, des membres et des yeux.
• Les chiffres recueillis dans 103 pays des 5 régions de l'OMS montrent que près de 180 618 personnes étaient infectées fin 2013, et que 215 656 nouveaux cas environ avaient été notifiés.
La lèpre est une maladie infectieuse chronique provoquée par le bacille Mycobacterium leprae, qui est acido-résistant et de forme allongée. La maladie touche principalement la peau, les nerfs périphériques, la muqueuse des voies respiratoires supérieures ainsi que les yeux.
La lèpre est une maladie dont on peut guérir et le traitement à un stade précoce permet d’éviter les incapacités.
La polychimiothérapie (PCT), traitement que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) met gratuitement à la disposition de tous les sujets atteints dans le monde depuis 1995, représente un moyen curatif aussi simple qu’efficace pour tous les types de lèpre.
L’élimination de la lèpre à l’échelle mondiale a été atteinte en 2000 (c’est-à-dire un taux de prévalence mondial inférieur à 1 cas pour 10 000 personnes). La PCT a permis de guérir près de 16 millions de patients au cours des 20 dernières années.
La lèpre aujourd'hui
Des progrès considérables ont été faits dans la lutte contre la lèpre grâce aux campagnes nationales et locales menées dans la plupart des pays d’endémie. L’intégration des services essentiels de lutte antilépreuse dans les services de santé généraux existants a facilité le diagnostic et la prise en charge de la maladie.
La détection de l’ensemble des cas au niveau des communautés et l’achèvement du traitement prescrit au moyen de la PCT sont les principes de base de la stratégie mondiale renforcée pour davantage réduire la charge de la lèpre (2011-2015).
Cette stratégie est axée sur la nécessité de maintenir l’expertise et d’accroître les effectifs du personnel compétent en matière de lèpre, d’améliorer la participation des sujets atteints aux services de soins de cette maladie et de réduire les déformations visibles, également appelées incapacité de niveau 2, ainsi que la stigmatisation liée à cette maladie.
Pour la période 2011-2015, les programmes nationaux de lutte contre la lèpre se concentrent davantage sur les populations mal desservies et les zones inaccessibles afin d’améliorer l’accès aux soins et la couverture. Les mesures de lutte étant limitées, les programmes nationaux s’emploient activement à améliorer la prise en charge des malades, la recherche des contacts, le suivi, les orientations-recours et la gestion des dossiers.
Les chiffres recueillis dans 103 pays des 5 régions de l'OMS montrent que près de 180 618 personnes étaient infectées fin 2013, et que 215 656 nouveaux cas environ avaient été notifiés contre 232 857 en 2012 et 226 626 en 2111. Le nombre de nouveaux cas enregistrés indique le niveau de transmission au sein d'une communauté.
13 pays ont déclaré n'avoir enregistré aucun cas en 2013. Un total de 206 107 cas ont été notifiés dans ces 14 principaux pays d’endé- mie, représentant 96% de l’ensemble des cas dépistés à l’échelle mondiale. Seuls 4% des nouveaux cas provenaient d'autres parties du monde. Ces 14 pays d'endémie ont notifié plus de 1000 nouveaux cas en 2013.
Des foyers de forte endémicité subsistent dans certaines régions de nombreux pays, parmi lesquels on mentionnera l’Angola, le Bangladesh, le Brésil, la Chine, l’Éthiopie, l’Inde, l’Indonésie, Madagascar, le Mozambique, le Myanmar, le Népal, le Nigéria, les Philippines, la République démocratique du Congo, la République-Unie de Tanzanie, le Soudan, le Soudan du Sud et Sri Lanka.
Bref historique - maladie et traitement
La lèpre était reconnue dans les civilisations antiques en Chine, en Égypte et en Inde. La première mention écrite connue de la lèpre remonte à 600 avant J.-C.. De tout temps, les malades ont souvent été rejetés par leur communauté et leur famille.
Bien que la lèpre ait été traitée différemment dans le passé, la première étape décisive a eu lieu dans les années 1940 avec la mise au point de la dapsone, qui a permis de stopper la maladie. Or, le traitement durait des années, parfois même toute la vie, ce qui le rendait difficile à suivre pour les patients. Dans les années 1960, M. leprae a commencé à résister à la dapsone, le seul médicament antilépreux connu dans le monde à l’époque. Au début des années 1960, la rifampicine et la clofazimine, les deux autres composantes de la PCT, ont été découvertes.
En 1981, un groupe d’étude de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a recommandé l’usage de la polychimiothérapie (PCT). Celle-ci comprend trois produits: la dapsone, la rifampicine et la clofazimine; cette association médicamenteuse détruit l’agent pathogène et guérit le patient.
Depuis 1995, l’OMS met ce traitement gratuitement à la disposition de tous les sujets atteints dans le monde grâce au soutien initial de la Nippon Foundation relayée, depuis 2000, par Novartis et la Fondation Norvatis pour un développement durable.
L'élimination de la lèpre, un problème de santé publique
En 1991, l’organe directeur de l’OMS – l’Assemblée mondiale de la Santé – a adopté une résolution pour parvenir à éliminer la lèpre d’ici 2000. L’élimination de la lèpre en tant que problème de santé publique est définie comme un taux de prévalence mondial inférieur à un cas pour 10 000 habitants. L’objectif a été atteint dans les délais et l’emploi généralisé de la PCT a permis de réduire la charge de morbidité de façon spectaculaire.
• Ces 20 dernières années, plus de 14 millions de patients ont été guéris de la lèpre, et environ 4 millions depuis 2000.
• Le taux de prévalence de la maladie a baissé de 90%, passant de 21,1 pour 10 000 habitants à moins d’un cas pour 10 000 en 2000.
• La charge mondiale de morbidité a diminué de façon spectaculaire: de 5,2 millions en 1985, elle est passée à 805 000 en 1995, puis à 753 000 à la fin de l’année 1999, pour tomber 180 618 cas à la fin de 2013.
• La lèpre a été éliminée dans 119 des 122 pays où, en 1985, elle était considérée comme un problème de santé publique.
• Jusqu’ici, il n’y a pas eu de résistance au traitement antilépreux utilisé comme PCT.
• Les efforts portent actuellement sur l’élimination de la lèpre au niveau national dans les derniers pays d’endémie, et au niveau infranational dans les autres.
Mesures et ressources nécessaires
Pour atteindre tous les patients, le traitement de la lèpre doit être pleinement intégré dans les services de santé de base. La réussite de l’élimination en dépend. En outre, l’engagement politique doit être renforcé dans les pays où la lèpre demeure un problème de santé publique. Les partenaires associés à l’élimination de la lèpre doivent aussi veiller à ce que les ressources humaines et financières soient disponibles.
La honte associée depuis des siècles à cette maladie demeure un obstacle à la consultation spontanée et au traitement précoce. L’image de la lèpre doit être modifiée aux niveaux mondial, national et local. Un environnement nouveau, où les patients n’hésiteront pas à venir solliciter diagnostic et traitement quel que soit le centre de soins, devra être créé